Vivre en veilleurs actifs

Quand l’Église, en célébrant la solennité de tous les Saints, nous met devant les yeux la foule immense des rachetés, c’est pour nous dévoiler l’avenir vers lequel nous sommes en marche. En effet, en ayant quelque chose en commun et en étant placées l’une après l’autre, la Toussaint et la Commémoration des fidèles défunts nous donnent de prendre conscience de notre solidarité avec des êtres chers qui nous ont précédés. Parce que nous croyons qu’ils vivent près de Dieu, nous croyons aussi qu’ils sont pour nous de puissants intercesseurs. Ainsi, le mois de novembre nous permet, comme le dit Rapahël Kwasi,  de faire mémoire. « Faire mémoire de nos défunts, c’est nous rappeler que nous leur devons les repères qu’ils nous ont transmis et dont nous vivons. C’est aussi leur exprimer combien nous leur sommes reconnaissants de ce que nous sommes devenus grâce à eux.  Nous ne pouvons faire l’impasse sur cette gratitude car ce serait, à coup sûr, introduire dans nos relations humaines une perturbation nuisible. Quelle qu’ait été notre vie passée avec ceux et celles qui nous ont précédés, l’important est donc de se souvenir du meilleur dont nous avons hérité ».

Il sied de rappeler ici que le mois de novembre qui s’ouvre maintenant nous offre en son début de célébrer la Toussaint et la commémoration des fidèles défunts qui nous parlent toutes deux de notre espérance chrétienne de nous retrouver avec nos défunts par-delà la séparation de la mort. Le dernier dimanche du mois, le 24, nous célébrerons la fête du Christ roi.  En effet, «la fête du Christ roi est un rappel puissant de la nature véritable de la puissance divine, qui réside dans l’abaissement et le don de soi, un règne caractérisé par la justice et l’amour, et la mission de chaque homme à bâtir cet idéal​​ » (Miguel Morin). L’année liturgique, comme dit dans la Liturgie Catholique, nous propose de revivre l’histoire du Salut au cours d’une année. Elle s’articule autour des principaux moments de la vie de Jésus-Christ : sa naissance (Noël), sa mort et sa résurrection (Pâques), et le don de l’Esprit (Pentecôte). L’année liturgique « débute le premier dimanche de l’Avent, début décembre). Les lectures des Évangiles sont prises chaque année dans un même évangile, parmi les trois évangiles dits synoptiques (Matthieu les années A, Marc les années B et Luc les années C).

Action Vivre Ensemble éclairera notre marche vers Noël pour vivre l’Avent en veilleurs actifs.  Elle nous propose cette année le thème suivant : « La pauvreté nuit gravement à la santé mentale ! » En mettant en lumière le lien entre la santé mentale et la pauvreté, Action Vivre Ensemble propose plusieurs pistes de changements structurels, en mettant en évidence le fait que la santé mentale relève d’une responsabilité collective et politique. Saurions-nous changer notre regard sur les pathologies mentales qui souvent résultent de conditions de vie difficiles ? Pour être acteurs de ces changements, dès maintenant, osons agir en veilleurs actifs en soutenant une des associations qui luttent au quotidien aux côtés des personnes les plus pauvres en leur proposant un accompagnement social de qualité. Pour un Avent solidaire, en joignant le geste à la prière, la parole à l’acte, les 14 et 15 décembre, notre collecte sera dédiée à Action Vivre Ensemble. Il s’agit d’une collecte spéciale !

Aussi, nous ne saurons ne pas porter notre regard sur tout ce qui marque l’aujourd’hui de notre monde : « invasion de l’Ukraine par la Russie, conflit entre Israël et le Hamas, guerre au Soudan, mais aussi tensions majeures en mer de Chine, au Cachemire ou dans l’Arctique… Les lignes de fracture qui déchirent le globe aujourd’hui remettent en question l’ordre du monde hérité de la Seconde Guerre mondiale. »  Ce regard doit éveiller en nous le souci de rechercher la paix avec tous (Hébreux 12,14) et de beaucoup prier pour le rétablissement de la paix partout dans notre monde.

C’est dans cette perspective que nous allons accueillir le temps de l’Avent comme un don qui nous ouvre au mystère de l’incarnation. Ce mystère qui nous invite à imiter Jésus, le Prince de la paix, nous pousse à prendre la condition de serviteur et servante de nos frères et sœurs. Pour cela, il suffit de créer un réseau « d’une plus grande fraternité qui transcende les multiples fractures blessant l’humanité, en particulier les plus faibles » (François Picart). Levons-nous donc en criant tous ensemble : « Non, plus jamais la guerre, le monde a tant faim de paix ! »

À tous et à toutes, à chacun et à chacune, belle journée de la Toussant, bonne fête du Christ roi et bonne marche vers Noël !

Christophe BIKUIKA

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